Git

De WikiBR
Révision datée du 24 mars 2012 à 16:56 par Nicolas.iooss (discussion | contributions) (Ajustement de git fetch et reset)

Git est un système de contrôle de version. Assez proche de SVN par certains côtés, il présente néanmoins un grand nombre de différences.

Avant de découvrir les spécificités de Git, il est nécessaire de connaître les concepts généraux des systèmes de contrôle de version.

Dépôts

Alors que CVS et SVN sont des systèmes de versionnement centralisés (i.e un serveur contient le dépôt, et chaque utilisateur effectue un checkout depuis ce dépôt), Git est complètement décentralisé. Cela signifie que chaque contributeur a sa propre copie locale de tout l'historique d'un projet. Si aujourd'hui vous considérez que l'espace disque sur votre ordinateur est un problème, allez faire un tour, partez admirer les merveilles de la technologies qui nous entoure, et revenez demain. Sur cette page, tous les examples sont tirés du Git de Frankiz, mais voici d'autres dépôts bien utiles :

Récupérer le code d'un projet existant

Pour télécharger un projet existant, il y a deux possibilités : avec un compte de développeur ou sans compte. Avec un compte SSH simple, il suffit d'exécuter la commande suivante :

git clone mybeautifulname@git.frankiz.net:/hosting/git/frankiz

Sans compte, certains projets sont téléchargeables avec le protocole HTTP, mais vous ne pourrez pas uploader vos modifications.

git clone http://git.frankiz.net/frankiz

Cela crée un clone du dépôt d'origine (i.e une copie conforme), qui peut d'ailleurs servir de backup si le dépôt d'origine était perdu. Notre clone contient tout l'historique du dépôt depuis sa création, toutes les branches, etc. Cette première opération est très souple. On peut cloner des dépôt via SSH, HTTP, GIT, ou même en local le dépôt d'un autre utilisateur...

Par exemple la commande suivante clone dans le dossier platal la branche core/master d'une version de Plat/al potientiellement modifiée par le vice-prez 2010 :

git clone /home/2010/fishilico/dev/platal/.git platal -b core/master

Accéder à l'aide

Avant toute chose, il est essentiel de savoir où trouver de l'aide, d'autant plus que l'aide de Git est très bien faite.

  • Sur internet, il y a le wikiBR et les pages de manuel (sur Linux Die par exemple)
  • En terminal, git help pour une liste des commandes, git help cmd ou git cmd --help pour l'aide complète de la commande cmd, ou encore simplement git cmd -h pour une aide courte sur la commande cmd


Quel est l'état de ma copie de travail ?

Ceci est la question que vous devez vous posez avant de reprendre après une pause votre travail sur un projet versionné. Il peut y avoir eu des changements sur le projet entre temps, des patchs mal faits en production, ... Pour cela, il y a trois commandes essentielles :

  • Pour vérifier que le dépôt est correct, git status doit dire cela :
git status
# On branch master
nothing to commit (working directory clean)
  • En cours de travail, la réponse ressemble plus à :
git status
# On branch master
# Changes not staged for commit:
#   (use "git add <file>..." to update what will be committed)
#   (use "git checkout -- <file>..." to discard changes in working directory)
#
#	modified:   un-fichier-random.blah
#
# Untracked files:
#   (use "git add <file>..." to include in what will be committed)
#
#	un-fichier-chombier-ajouté.42
no changes added to commit (use "git add" and/or "git commit -a")
  • Lire l'historique est bien pour savoir quel est le dernier commit
git log
commit 2a424aae1e746fb5f33de3b3bc3e8a31ee25c684
Author: Nicolas Iooss <fishilico@eleves.polytechnique.fr>
Date:   Fri Mar 9 00:27:35 2012 +0100
  • Voir les différences entre la version sur le dépôt distant et celle de travail
git diff

De plus, après avoir téléchargé les derniers commits avec git fetch, il est possible d'obtenir le message suivant :

git status
# On branch master
# Your branch is behind 'origin/master' by 42 commits, and can be fast-forwarded.

Cela signifie que la copie locale a 42 commits de retard sur le dépôt distant, mais qu'un git rebase origin/master suffit pour mettre à jour la copie locale.

Réinitialiser le dépôt

Pour restaurer un fichier, il suffit de le checkout à partir de l'index. En français, cela signifie que lorsque vous faites une modification sur un fichier, vous pouvez effacer les modifications et revenir la dernière version enregistrée dans l'index Git avec la commande :

git checkout -- chemin/vers/mon/fichier.blih

Pour réinitialiser l'index dans l'état indiqué par une branche (comme master par exemple) sans modifier les fichier, il suffit d'écrire :

git reset master

Si cela ne marche pas car des fichiers seront modifiés ou effacés, on peut forcer la main à Git, mais alors il faut être prêt à subir les conséqences que cela implique (perte des modifications non commitées)

git reset --hard master

Mettre à jour la copie de travail

git fetch && git rebase origin/master

Dans le cas général, vous travaillez sur la branche master et vous synchronisez votre projet sur un seul serveur. Si votre cas est plus compliqué, vous devez être suffisamment compétent pour vous débrouillez par vous-même. On disait donc... dans le cas simple, Git stocke en interne deux branches : master et origin/master. Sur Frankiz, c'est un peu plus compliqué car il y a une branche de production, mais les développeurs n'utilisent que master.

git branch -a
* master
  remotes/origin/HEAD -> origin/master
  remotes/origin/f579e1971a66623b2948bf0e20c2e23481022b41
  remotes/origin/fkz2
  remotes/origin/kangz-h4ck3s
  remotes/origin/master
  remotes/origin/prod

Pour mettre à jour sa copie de travail, il faut donc commencer par mettre à jour les branches distantes, avec au choix l'une des commandes suivantes

git fetch
git fetch origin

Ensuite, il faut appliquer les éventuelles modifications locales à la suite de celles effectuées sur le dépôt, c'est le rebase.

git rebase origin/master

Git essaiera alors d'appliquer les commits locaux successivement, en indiquant chaque fois qu'il y a un problème (conflit ou fichier supprimé). En cas de problème, il faut

  1. Résoudre le problème (les fichiers avec des conflits apparaîssent comme Changed but not updated dans git status)
  2. Ajouter les fichiers (git add)
  3. Indiquer à git de continuer : git rebase --continue

Ceci permet de transformer l'état suivant (les O sont les commits, A le moment où les deux versions ont commencé à diverger, B la version du dépôt, E la version locale, C et D des commits locaux)

      -C--D--E
     /
-O--A--O--B

En l'état plus propre :

-O--A--O--B--C'--D'--E'

Avec C, D et E convertis en C', D' et E' : ils ont été modifiés pour être des modifications relatives à B au lieu de A.

Pourquoi il ne faut JAMAIS utiliser git pull

Certains développeurs utilisent la commande git pull pour mettre à jour leur dépôt. Cette pratique est justifiée lorsque la copie de travail était propre (sans commit en attente de push entre autres), mais sinon, cela peut avoir des conséquences très graves et sales. En effet, git pull' est assimilé à la succession de commandes suivantes :

git fetch origin && git merge origin/master

Le problème est le merge. En reprenant les schémas précédents, cela transforme l'état suivant :

      -C--D--E
     /
-O--A--O--B

en :

      -C--D--E
     /        \
-O--A--O--B----M

où M est le commit de fusion de branches. Cela est très moche et à éviter absolument. Si vous vous retrouvez dans cette suituation (pour vérifier : git log), vous pouvez toujours tenter un git rebase origin/master qui peut fonctionner si le merge était trivial (sans conflit). Sinon, un git reset --hard origin/master s'impose pour assurer votre salut.


Sauvegarder des modifications locales (git stash)

Avant de faire un merge particulièrement délicat, ou si l'on doit résoudre un bug alors que l'on a pas mal de modifications non commitées en cours, il est parfois utile de sauvegarder l'état courant de la copie de travail.

Pour cela, il faut utiliser avant un changement (avec git rebase par exemple) :

git stash

Une fois les modifications effectuées, on peut restorer la copie locale à l'état sauvegardé avec :

git stash pop

Effectuer un commit

Un commit est un ensemble de fichiers modifiés. Cela permet plus de cohérence dans le suivi des versions. Par exemple, si l'ajout d'une fonctionnalité sur Frankiz modifie les fichiers blah, blih et bloh, le commit regroupe les modifications de ces trois fichiers, et associe à cette modification une date et un auteur.

Pour effectuer un commit, il faut :

  • Vérifier l'état de la copie de travail, pour ne commiter que ce qui est nécessaire
git status
git diff
  • Indiquer à Git quels fichiers feront partie du commit ; ceci permet de ne committer que les modifications de quelques fichiers
git add path/to/blih path/to/blah path/to/bloh
  • Vérifier que l'on a ajouté les fichiers que l'on voulait :
git status
  • Faire le commit (le -s ajoute une ligne Signed of by dans le message, pour pouvoir retrouver plus efficacement l'auteur réel du commit)
git commit -s
  • Cette commande ouvre un éditeur (vi, nano ou emacs selon la configuration de la variable EDITOR). Il faut alors entrer un bref descriptif du commit. Pour certains projets (dont Frankiz), les conventions de codage obligent les développeurs à écrire les descriptions en anglais. Il est un bon usage de s'adapter en conséquence, car un commit peut être refusé en production s'il est mal fait.
  • Mettre à jour la copie locale avec le dépôt distant (cela décale le nouveau commit à la fin). IL NE FAUT SURTOUT PAS FAIRE DE git pull OU DE git merge ICI
git fetch
git rebase origin/master
  • Transmettre les commits au dépôt d'origine
git push

La dernière commande provient du fait que git n'est pas centralisé : il n'envoie pas les modifications locales au dépôt parent spontanément.

Ceci permet de faire quelques modifications locales puis de n'envoyer cela au reste des développeurs que lorsque les modifications sont stables et complètes, par exemple.

Gérer les branches

On peut voir la liste des branches accessibles avec :

git branch -a
  • La ligne avec une étoile est la branche courante
  • Les lignes blanches sont les branches locales (elles suivent généralement une branche distante)
  • Les lignes rouges (si les couleurs sont activées) sont les branches distantes.

Pour récupérer une autre branche, il faut d'abord l'ajouter localement :

git checkout -b NomLocal origin/NomDistant

Cela aura également pour effet de basculer sur la branche NomLocal. Les modifications que l'on avait effectuées sont bien entendu conservées.

Une fois la branche ajoutée, on peut basculer de branche en branche à l'aide de :

git checkout NomLocal


Créer un dépôt

Contrairement à SVN où il faut installer un serveur subversion, créer un dépôt Git est très rapide : dans le dossier que l'on souhaite versionner, il suffit de taper

git init

Et voilà, le dossier est versionné : on peut donc commencer à faire des modifications, des commits, etc. (bien entendu, on ne peut pas pusher ses commits, puisqu'il n'y a pas de serveur distant).

Cette particularité rend Git très efficace pour versionner un petit projet, un exercice de TD, etc.

Structure interne

Git stocke les commits de manière très particulière : un commit correspond à peu près à une sauvegarde de l'état des fichiers, à un message, et à une référence vers le commit parent. Contrairemant à SVN, il n'y a donc pas de notion de numéro de révision : chaque commit est identifié par une chaîne hexadécimale de 40 caractères (par exemple : 04fd02e59b1bdc430c7a7dcc1ca9f4cbc2b04037 )

Un tag est en fait un nom «lisible» donné à un commit ; une branche indique également le commit principal d'une branche.

Du bon usage de gitignore

Dans un projet, il est inutile de versionner les fichiers temporaires et les fichiers compilés (qu'ils sont binaires ou non). Ces projets utilisent généralement un Makefile pour créer ces fichiers. Pour éviter de les versionner, il suffit d'utiliser un fichier .gitignore bien placé. Généralement, chaque projet a un tel fichier dans son dossier princicial. Voici par exemple un extrait du gitignore de Frnakiz :

configs/frankiz.conf
htdocs/.htaccess
htdocs/data/*
htdocs/css/*
spool/*
upgrade/2.0.0_to_3.0.0/unversionned

Configuration globale

Si vous avez déjà commitez, vous aurez certainement remarqué qu'il faut utiliser git config pour configurer vos informations personnelles. Ainsi, les deux premières commandes que tout utilisateur doit taper avant de faire un commit sont :

git config --global user.name "Prénom Nom de famille"
git config --global user.email "prenom.nom.promo@polytechnique.org"

Ensuite, si vous aimez les couleurs, vous avez envie de taper cette commande :

git config --global color.ui auto

Enfin, si vous en avez assez des projets qui ne mettent pas les fichiers temporaires dans le gitignore, vous pouvez configurer un fichier gitignore global. Si votre /home/user/.gitignore_global ressemble à

*~
*.swp
*.tmp

il suffit de taper :

git config --global core.excludesfile /home/user/.gitignore_global

Tout cela permet de gérer la configuration globale, visible par

git config --global -l

En enlevant --global dans toutes les commandes précédentes, on configure la copie locale.

Utiliser le proxy de l'X avec Git

Si vous hébergez un projet sur GitHub, vous avez envie de dire à Git de se connecter à GitHub en SSH en passant par le proxy de l'X (qui est kuzh:8080). Pour cela, il suffit de configurer le client SSH pour utiliser le proxy à chaque connexion vers github.com. Cela s'effecute par le fichier de configuration suivant dans /home/user/.ssh/config (adaptez avec votre dossier personnel)

Host github.com
    ProxyCommand socat - PROXY:kuzh.polytechnique.fr:%h:%p,proxyport=8080